Avez vous l'impression que votre tango exprime pleinement qui vous êtes?
Acceptez vous que votre tango reflète toutes vos facettes?
Au début de mon initiation au tango, en enfilant mes premières chaussures à si hauts talons, j'ai pressenti que le challenge n'était pas seulement d'apprendre à danser dessus...
Ce fragile équilibre, me rapprochant de ma vulnérabilité, me demandait d'incarner ma féminité d'une nouvelle façon.
Et au fur et à mesure de ma pratique, les expériences et les découvertes se sont succédées, activant des zones insoupçonnées de ma personnalité.
Et au fur et à mesure de ma pratique, les expériences et les découvertes se sont succédées, activant des zones insoupçonnées de ma personnalité.
Pour les garçons aussi, j'ai observé que naviguer dans l'univers du tango, les incite à faire vibrer davantage d'aspects de leur masculin.
Dans notre quotidien, alors que nous avons une gamme de potentialités aussi étendues qu'une harpe, nous nous contentons, parfois, de jouer uniquement sur quelques cordes.
Heureusement que le tango nous ouvre des portes pour qu'apparaissent toutes nos subtilités, nos ambivalences, nos parts d'ombre comme nos qualités insoupçonnées.
Mais oui, danser le tango, nous offre un terrain de jeux, avec des copains et des copines, pour s'autoriser à être... plus complet. Une occasion de se réconcilier avec toutes nos facettes.
Les parties de nous-même qui se révèlent ne sont pas toujours celles que nous imaginions...
Au départ, nous avons été touché par la sensualité du tango, le bandonéon nous donnait la chair de poule et nous rêvions d'incarner l'archétype de la femme fatale ou de l'hidalgo...
Mais les premiers pas nous ont souvent renvoyés sur des sensations d'apprentissage, de maladresse et d'incompétence.
Au démarrage les mots qui nous qualifiaient n'avaient rien de torrides!
Ils ressemblaient davantage à : pataud(e), coincé(e), hésitant(e), angoissé(e), galère, transpiration!
Pour certains hommes, danser étant la première occasion de guider réellement une femme,
il en a fallu du courage et de la bienveillance pour... y croire, et surtout pour se faire confiance!
Combien de chefs d'entreprise, de brillants quadra, au moment de démarrer leur apprentissage, tremblent, se mordent la lèvre inférieure et dégagent autant de sensualité qu'un garçonnet en culotte courte?
Et combien de femmes soi-disant libérées, se cachent le visage dans l'épaule du partenaire, ou redoutent d'aller seule en milonga ou de faire tapisserie?
Nos chaussures de tango se sont parfois transformées en peau de banane nous faisant glisser dans le ridicule.
Pour ma part, j'ai pris mes premier cours à Buenos-Aires...
Cependant mon faible niveau ne me permettait pas d'être très invitée dans les soirées.
Je profitais donc des milongas d'après-midi pour pratiquer.
Evidemment ces lieux sont majoritairement, fréquentés par des retraités.
Le grand âge des danseurs qui m'invitaient, m'inspirait plus d'empathie que de désir.
Mais ainsi, je m'autorisais à faire vibrer les cordes de la petite fille, de l'ingénue, voir de la dame de compagnie...
J'avais comme partenaire des messieurs bienveillants prêts à offrir, leur soutien, de bons conseils et de temps en temps, quelques cours particuliers à la débutante que j'étais.
Ils exprimaient leur côté paternel, pédagogue, ou parfois mercantile... mais c'était idéal pour faire mes gammes...
Ces après-midi m'offraient un aperçu de la vieillesse argentine plus fringante que nos clubs de retraités autour d'un loto à la française.
Les femmes étaient pomponnées, parfois en mini jupe à des âges ou chez nous elles optent pour la blouse ou le Damart.
J'avais l'impression d'être dans une boum du troisième âge, avec des papis et des mamies encore au prise avec des facettes de leur adolescence, entre flirt et camaraderie.
Cela me surprenait mais me rassurait aussi, car il me restait une bonne cinquantaine d'années en perspective pour faire vibrer toutes les cordes de ma harpe intérieure : de la Novice à la Reine Mère...
Parfois, un jeune touriste voulant profiter au maximum de son bref séjour, venait aussi danser en journée... Un peu plus avancé que moi, il m'invitait quand même... et ses bras, son odeur, sa fluidité, sa douceur, m'offraient un réconfort délicieux.
Je repartais pleine d'énergie pour surmonter les obstacles et poursuivre mon apprentissage.
La principale difficulté de cet apprentissage ne se trouve pas dans la technique mais plutôt dans la nécessité de confronter tous les aspects souffrants de nous-même?
Le tango provoque tellement de situations relationnelles qui nous rappellent de mauvais souvenirs :
Le mauvais élève qui s'emmêle les pinceaux,
La moche rejetée qui reste seule dans son coin,
La trop grande qui compense en essayant d'être sympa,
Le trop petit en faisant de l'esprit,
La jolie qui attire les jalousies,
Le timide qui lutte pour que cela ne se voit pas...
Autant de personnages souffrants, que le tango réveillent, en nous, et avec lesquels il faut se réconcilier.
Car si le tango est l'art du lien, le grand défi est déjà, d'accepter d'être en lien avec tous les aspects de nous-même y compris les douloureux.
C'est un chemin d'acceptation de nos difficultés.
C'est un chemin qui nous encourage à mettre de la bienveillance sur nos maladresses.
C'est un chemin qui, si nous y sommes encouragés et accompagnés, nous révélera nos aptitudes relationnelles.
C'est un chemin d'acceptation de nos difficultés.
C'est un chemin qui nous encourage à mettre de la bienveillance sur nos maladresses.
C'est un chemin qui, si nous y sommes encouragés et accompagnés, nous révélera nos aptitudes relationnelles.
Messieurs il s'agit, de partir à la conquête de toutes vos dimensions, de réveiller le prince charmant qui s'ignore, ou de vous autoriser le séducteur, le pédagogue, le mélomane...
Cherchez bien dans le fond de vos chaussures, l'esthète ou l'animal, le grand-frère ou le baroudeur !
Adoptez le Voyou comme le Nul qui n'a pas le sens du rythme, le papa comme le petit garçon!
Reconnaissez, en vous, ces personnages et la liste n'est pas exhaustive.
Mesdames accueillons, nous aussi, nos différentes facettes: la coquine, la sorcière, l'élégante, la garce, la timide comme la courtisane, la reine comme la bonne copine, l'adolescente ou l'initiatrice sans oublier celle qui fait tapisserie...
Embrassons tous nos crapauds intérieurs!
Notre tango gagnera en authenticité mais aussi en créativité.
Vivement la prochaine milonga: que la Belle s'émeuve dans les bras de la Bête, que les Princesses activent les Chevaliers, que les Elégantes stimulent les Gentlemen, que les Frères et Soeurs se rencontrent.
Ainsi les femmes enfermées dans des rôles de soubrette, ou les garçons dévalorisés dans leur profession pourront s'essayer à des dynamiques plus variées et stimulantes.
Stimulons nos émotions, nos imaginaires, lustrons nos diamants intérieurs pour qu'ils brillent et éclairent à leur tour, dans un jeu de miroir, nos partenaires.
La richesse du Tango c'est de permettre, par la diversité des rencontres, d'éveiller toutes nos facettes... à nous de les accepter et de les réunir.
Stimulons nos émotions, nos imaginaires, lustrons nos diamants intérieurs pour qu'ils brillent et éclairent à leur tour, dans un jeu de miroir, nos partenaires.
La richesse du Tango c'est de permettre, par la diversité des rencontres, d'éveiller toutes nos facettes... à nous de les accepter et de les réunir.
Comme disait Rodolfo Dinzel :"Il ne s'agit pas de danser pour s'émouvoir, mais de s'émouvoir pour danser."
Les argentins reconnaissent la dimension sacré du tango, lorsqu'ils différencient le verbe "Bailar" de "Danzar", même si, les deux se traduisent par "danser".
Le tango est "una danza" ce qui sous-entend un propos supérieur, et inclus une dimension de rituel, équivalant aux danses de la pluie.
Le Tango-Danza serait-il un rituel d'unification? avec soi? avec l'autre?
Oser aller vers l'autre demande d'oser aller vers soi.
Oser aller vers l'autre demande d'oser aller vers soi.
En dansant avec l'autre, nous nous souvenons de qui nous sommes, c'est l'opportunité d'en faire un moment de réconciliation avec soi-même.
Cette descente en soi, vers cette terre intérieure, commune à l'humanité, est une étape importante pour envisager de ne faire qu'Un avec l'autre, pendant la danse.
Dans l'acceptation de notre globalité nous pourrons improviser à deux.
Nous jouerons et jouirons d'une infinie palette de couleurs.
Nous danserons comme des Dieux ... puisque nous serons Créateurs !
Nous sculpterons l'Intimité... dans l'humilité et l'accueil de notre diversité.
Nous sculpterons l'Intimité... dans l'humilité et l'accueil de notre diversité.
C'est la raison pour laquelle ce que je préfère dans le "Tango-Relationnel" c'est justement le trait d'union...
A suivre...
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